En juillet 2003, lors d’un festival du polar, je me rapproche d’un groupe d’auteurs de bande dessinée anglophones : Matt Madden, Jessica Abel, Joe Sacco, Chris Ware et Charles Burns.
Observant ces artistes constamment en train de dessiner, je suis fasciné par la relation entre leurs mains, leurs crayons et leur imagination, véritables prolongements de leur corps et de leur esprit créateur.
Cette fascination m’inspire un projet photographique : un triptyque articulé autour de trois éléments — le portrait, le crayon et les mains — pour saisir à la fois l’identité, l’outil et la gestuelle des auteurs.
Le portrait montre l’artiste tel qu’il choisit de se présenter.
Le crayon, constitue la deuxième étape que j’ai systématisée dans la mesure où il s’agit d’une simple présentation de l’objet. Le point neutre de la série autour duquel gravite l’individu.
Les mains, enfin, sont laissées libres : leur position, spontanée et instinctive, révèle la personnalité profonde de chacun.
Depuis cette expérience fondatrice, de nombreux auteurs de polar ont participé au projet, où se rejouent toujours la surprise et la magie des mains.
